lundi 19 octobre 2009

GUANTANAMO BELGE : Le Centre de Détention de BRUGES



En jargon judiciaire et en néerlandais, cela s’appelle l‘ »AIBV », à savoir la « section de mesures de sécurité individuelles particulières ». En français, cela pourrait s’appeler un QHS, quartier de haute sécurité. Pour les prisonniers qui y séjournent en Belgique, l’endroit porte un nom plus simple :« Guantanamo ».

Le témoignage d’un jeune prisonnier de Bruges, en Flandre, sur sa vie dans ce type de quartiers souterrains illustre, en tout cas, de manière brutale une pratique que peu de Belges connaissaient et dont la conformité aux droits de l’homme est, au moins, douteuse. Ashraf Sekkaki, 25 ans, est ce qu’on peut appeler une forte tête. Décrit comme très brutal, il a à son actif une dizaine d’attaques de banques et plusieurs actes de violence. Il avait 16 ans quand un juge de la jeunesse s’est dessaisi de son dossier. Depuis, il n’a quitté qu’une fois la prison lors d’une cavale qui a duré cinq mois, en 2003.

Dans des lettres au quotidien De Morgen – qu’il a fait sortir en violation des règlements -, le jeune homme se défend d’avoir jamais utilisé une arme. Mais son comportement, ses menaces et son obstination ont justifié son inscription sur la liste des détenus les plus dangereux du royaume. Il est, depuis juin 2008, l’un des pensionnaires de l’AIBV de Bruges. Cette section que l’on atteint, selon des avocats, après avoir déambulé dans des couloirs longs d’un kilomètre et entrecoupés de points de contrôle, a été créée il y a près d’un an. Ce projet du ministre de la justice, Jo Vandeurzen, chrétien démocrate flamand, se voulait une réponse à l’évasion d’un autre truand célèbre. Et s’ajoutait au« régime extra » déjà en vigueur et réservé aux auteurs de faits graves. L’AIBV compte 10 cellules – dont 6 sont actuellement occupées – et 31 gardiens. Elle aurait un équivalent à la prison wallonne de Lantin, près de Liège.

Dans ses lettres, Ashraf Sekkaki énumère les conditions de sa détention : pas de contact avec l’extérieur, pas de courrier – pas même pour les cours qu’il suit -, pas de visites sauf celle, strictement réglementée et surveillée, de son avocat. Il dit devoir subir deux fouilles corporelles approfondies chaque jour, ainsi qu’une fouille de la cellule, un isolement complet de 23 heures sur 24 avec une « promenade » autorisée dans une sorte de cage grillagée, menottes aux poignets et aux chevilles. Le chauffage n’est pas allumé avant la fin du mois d’octobre. « Je me sens comme dans un laboratoire où l’on voudrait tester jusqu’où l’on peut aller », a expliqué le jeune truand.

Exagération ? « Non, il dit la vérité », affirme Me Nathalie Buisseret, avocate de Farid Bamouhammad, un autre locataire de la prison de Bruges, voisin d’Ashraf Sekkaki. Un autre avocat,Sven Mary, décrit une situation « pire que l’enfer, hallucinante » où l’on refuserait jusqu’à une brosse à dents ou des médicaments aux détenus. Me Mary entend lancer prochainement une citation contre l’Etat belge. De son côté, le ministre de la justice s’est dit « abasourdi » non pas par le contenu des informations diffusées mais par la « mauvaise foi » et « l’éloignement par rapport à la réalité » du témoignage. Pour M. Vandeurzen, l’expérience de l’AIBV est concluante et l’attitude des détenus à l’égard du personnel s’est améliorée.

L’instauration de tels quartiers n’est pas formellement interdite par la loi belge, d’ailleurs assez floue et appliquée par une administration qui jouit d’une grande marge de manoeuvre. La section belge de l’Observatoire international des prisons dénonce, elle, le fait qu’à la privation de liberté s’ajoute une « deuxième peine », assortie de mesures de contrainte particulières. Et cela alors que la Belgique enfreindrait déjà la Convention internationale des droits de l’homme et les recommandations du Conseil de l’Europe, notamment par la surpopulation carcérale. Le royaume compte quelque 10 000 détenus pour 8 300 places disponibles dans ses 33 prisons.

En ce qui concerne la prison de turnhout et la détention abusive de notre ami et collaborateur Monsieur Marcel VERVLOESEM , nous devons préciser également que l’inapplication de l’article 72 de la loi d’application des peines est l’expression d’une volonté politique de nuire aux droits élémentaires de ce prisonnier politique particulièrement dangereux non pas pour la société mais pour les réseaux pédophiles qu’il dénonce par le biais d’un laxisme probant et volontaire du PSD.




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